ADIEU MON CAPITAINE!

<< Un grand arbre est tombé, et le Ghana sort appauvri de cette perte>> a déclaré M. Akufo-Addo à l’annonce de la mort de Jerry Rawlings, l’homme qui dirigea le Ghana des années durant sans partage et qui en 1992, l’engage résolument sur la voie de la démocratie.

C’est tout un pays, le Ghana, qui pleure  la disparition de celui qui fut pendant des années son Président. Il restera donc dans l’histoire comme celui qui a débarrassé le pays de ses politiciens véreux, et l’a engagé résolument sur la voie de la démocratisation. En effet, avant sa prise de pouvoir en 1981, la vie politique du Ghana était minée par une corruption endémique. Son économie était exsangue avec des inflations galopantes. Dans les archives de l’Histoire, on retiendra de cet homme de trois grands moments. Celui du putschiste, celui du dictateur bien aimé et celui du démocrate.

Le putschiste récidiviste

Le 31 décembre 1981, à la suite d’un coup d’Etat qui renversa le gouvernement de Hilla Limann, Jerry John Rawlings accède au pouvoir. Il était alors  le président du Conseil des forces armées révolutionnaires (AFRC). Un conseil qui deux ans auparavant, avait remis le pouvoir aux civils. Mais bien avant ce coup d’Etat réussi qui mit fin au gouvernement corrompu de Limann, Jerry Rawlings avait tenté de renverser le gouvernement du général Fred Akuffo.

En effet, le 15 mai 1979, accompagné de six de ses compagnons d’armes, le jeune capitaine d’aviation tente de renverser le président Fred Akuffo. Arrivé lui-même au pouvoir par un coup d’Etat.. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévues. Le coup d’Etat échoue. Rawlings et ses compagnons sont arrêtés. Condamnés à mort par une cour martiale. Mais, leur exécution n’aura jamais eu lieu et pour cause. En effet, le public séduit par les propos des putschistes lors de leur procès sur les injustices sociales et la vaste corruption qui gangrène la vie politique ghanéenne, réclame leur libération. 

Rawlings et ses amis putschistes seront donc libérés par d’autres officiers mécontents du régime de Fred Akuffo. Deux ans plus tard, il refera un second coup d’État qui lui réussit cette fois-là.

Le dictateur sympathique et bien-aimé.

Arrivé au pouvoir avec pour mot d’ordre débarrasser le Ghana en le nettoyant de ses dirigeants corrompus, le capitaine d’aviation Jerry John Rawlings, se montrera très vite implacable. La constitution est suspendue. Il impose l’interdiction des partis politiques; confisque les libertés d’expression. Sur le plan politique, l’espace des libertés publiques se rétrécit. Sur le plan économique, le capitaine putschiste met en place un programme économique de quatre ans pour enrayer la corruption. Sur le plan social, il met l’accent sur le bien-être des populations. Les prix des denrées alimentaires tombent à la baisse. Mais, en 1983, sa politique économique bat de l’aile .. Le capitaine devient austère, applique des ajustements structurels drastiques. Il se tourne alors vers les bailleurs de fond. 

Démocrate pour l’amour de son pays

Bien qu’il pouvait freiner des quatre freins comme certains dirigeants résolument opposés à la démocratisation de leur pays, Rawlings fait adopter en 1992, une nouvelle constitution. Celui qui disait être venu nettoyer le Ghana, l’ami de Fidel Castro et du Guide Libyen Kadhafi, rétablira alors le multipartisme, la liberté de presse. Il  démissionne donc de l’armée et crée son nouveau parti politique  le National Democratic Congress (NDC) avec lequel il remportera les élections. En 1996, il brigue un second et dernier mandat à la tête du pays avant de se retirer de la vie politique. Panafricaniste convaincu, il s’implique donc dans la résolution de nombreux conflits sur le continent. A jouer un rôle majeur à l’international en qualité de représentant ou d’envoyé spécial des organisations régionales et sous-régionales.

Celui que le Ghana et l’Afrique entière pleure, avait pour vision, la libération du continent africain. Encore tout jeune officier, Jerry Rawlings était membre d’un mouvement militaire clandestin. Un mouvement créé par des officiers pour acter l’unification du continent africain par une série de coups d’État. C’est donc tout un continent qui a perdu un digne fils. Un combattant. Un libérateur. Une figure historique du continent qui a tiré sa révérence à l’hôpital de Korle-Bu d’Accra ce jeudi à l’âge de 73 ans. Deux semaines à peine après le décès de sa mère

ADIEU MON CAPITAINE!

<< Un grand arbre est tombé, et le Ghana sort appauvri de cette perte>> a déclaré M. Akufo-Addo à l’annonce de la mort de Jerry Rawlings, l’homme qui dirigea le Ghana des années durant sans partage et qui en 1992, l’engage résolument sur la voie de la démocratie.

C’est tout un pays, le Ghana, qui pleure  la disparition de celui qui fut pendant des années son Président. Il restera donc dans l’histoire comme celui qui a débarrassé le pays de ses politiciens véreux, et l’a engagé résolument sur la voie de la démocratisation. En effet, avant sa prise de pouvoir en 1981, la vie politique du Ghana était minée par une corruption endémique. Son économie était exsangue avec des inflations galopantes. Dans les archives de l’Histoire, on retiendra de cet homme de trois grands moments. Celui du putschiste, celui du dictateur bien aimé et celui du démocrate.

Le putschiste récidiviste

Le 31 décembre 1981, à la suite d’un coup d’Etat qui renversa le gouvernement de Hilla Limann, Jerry John Rawlings accède au pouvoir. Il était alors  le président du Conseil des forces armées révolutionnaires (AFRC). Un conseil qui deux ans auparavant, avait remis le pouvoir aux civils. Mais bien avant ce coup d’Etat réussi qui mit fin au gouvernement corrompu de Limann, Jerry Rawlings avait tenté de renverser le gouvernement du général Fred Akuffo.

En effet, le 15 mai 1979, accompagné de six de ses compagnons d’armes, le jeune capitaine d’aviation tente de renverser le président Fred Akuffo. Arrivé lui-même au pouvoir par un coup d’Etat.. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévues. Le coup d’Etat échoue. Rawlings et ses compagnons sont arrêtés. Condamnés à mort par une cour martiale. Mais, leur exécution n’aura jamais eu lieu et pour cause. En effet, le public séduit par les propos des putschistes lors de leur procès sur les injustices sociales et la vaste corruption qui gangrène la vie politique ghanéenne, réclame leur libération. 

Rawlings et ses amis putschistes seront donc libérés par d’autres officiers mécontents du régime de Fred Akuffo. Deux ans plus tard, il refera un second coup d’État qui lui réussit cette fois-là.

Le dictateur sympathique et bien-aimé.

Arrivé au pouvoir avec pour mot d’ordre débarrasser le Ghana en le nettoyant de ses dirigeants corrompus, le capitaine d’aviation Jerry John Rawlings, se montrera très vite implacable. La constitution est suspendue. Il impose l’interdiction des partis politiques; confisque les libertés d’expression. Sur le plan politique, l’espace des libertés publiques se rétrécit. Sur le plan économique, le capitaine putschiste met en place un programme économique de quatre ans pour enrayer la corruption. Sur le plan social, il met l’accent sur le bien-être des populations. Les prix des denrées alimentaires tombent à la baisse. Mais, en 1983, sa politique économique bat de l’aile .. Le capitaine devient austère, applique des ajustements structurels drastiques. Il se tourne alors vers les bailleurs de fond. 

Démocrate pour l’amour de son pays

Bien qu’il pouvait freiner des quatre freins comme certains dirigeants résolument opposés à la démocratisation de leur pays, Rawlings fait adopter en 1992, une nouvelle constitution. Celui qui disait être venu nettoyer le Ghana, l’ami de Fidel Castro et du Guide Libyen Kadhafi, rétablira alors le multipartisme, la liberté de presse. Il  démissionne donc de l’armée et crée son nouveau parti politique  le National Democratic Congress (NDC) avec lequel il remportera les élections. En 1996, il brigue un second et dernier mandat à la tête du pays avant de se retirer de la vie politique. Panafricaniste convaincu, il s’implique donc dans la résolution de nombreux conflits sur le continent. A jouer un rôle majeur à l’international en qualité de représentant ou d’envoyé spécial des organisations régionales et sous-régionales.

Celui que le Ghana et l’Afrique entière pleure, avait pour vision, la libération du continent africain. Encore tout jeune officier, Jerry Rawlings était membre d’un mouvement militaire clandestin. Un mouvement créé par des officiers pour acter l’unification du continent africain par une série de coups d’État. C’est donc tout un continent qui a perdu un digne fils. Un combattant. Un libérateur. Une figure historique du continent qui a tiré sa révérence à l’hôpital de Korle-Bu d’Accra ce jeudi à l’âge de 73 ans. Deux semaines à peine après le décès de sa mère

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